Le khôl, kohol ou kohl (arabe كحل, kuhl) est une poudre minérale composée principalement d'un mélange de galène (ou de malachite), de soufre et de gras animal, utilisée pour maquiller les yeux. Le khôl peut être noir ou gris selon les mélanges.
Si le khôl est d’abord utilisé en tant que cosmétique, il a aussi des vertus médicinales. Les Égyptiens l’utilisaient en tant que collyre pour prévenir et soulager des infections oculaires, mais aussi pour protéger les yeux des fortes réfractions de la lumière du désert.
Rapidement, le pharaon et ses sujets ont été conquis par la profondeur et le mystère que conférait le khôl à leur regard, si bien que femmes et hommes l'utilisaient pour se maquiller. On en trouve de nombreux exemples dans l'iconographie.
Tout le monde connaît le charme de ces yeux orientaux dont l'éclat s'augmente de cette ligne noire due à l'emploi du khôl, en usage dans tout le levant.
La légende en fait un présent de Dieu : Quand l'éclat du Seigneur parut sur le Mont Sinaï, il embrasa la montagne entière et en calcinant toutes ses pierres, les transforma en khôl...
Le khôl est une fine poudre dont la couleur varit du bleu nuit irisé au noir profond en passant par le gris enthracite. Elle est obtenue en broyant de l'antimoine, un minéral métallisé.
Le khôl était appliqué à des fins purifiantes, pour soigner des conjonctivites, des irritations et des rougeurs de l'oeil. L'utilisation du khôl chez les peuples orientaux avait donc, d'abord, une raison pratique : il était réputé protéger des infections oculaires, mais aussi du vent sablonneux et de la lumière ardente du désert. D'ailleurs, les hommes et les enfants (Bédouins, Berbères et Touaregs en particulier) l'utilisaient aussi.
Au septième jour du nouveau-né, la sage-femme mettait du khôl au bébé, afin de protéger ses yeux fragiles des piqûres d'insectes et les conjonctivites.
Dernier rempart de séduction des femmes du Ajjer (Touaregs), les yeux étaient la seule partie du visage qu'elles pouvaient découvrir, il n'y avait pas de femme qui n'eût en sa possession une de ces fioles remplies de poudre noire.
Un proverbe arabe dit que «l'œil est un arc dont les flèches atteignent toujours leur cible». Comment dès lors nier le soupçon de coquetterie, de beauté et de mystère qu'un simple trait de khôl, sur ou sous la paupière, peut ajouter à une personne ! Quand la femme met du khôl, elle aspire toujours à ce qu'on la compare à la gazelle aux grands yeux bordés de noir.
La recette de cette poudre varie de l'Irak au Maroc, chaque région et chaque femme avait sa propre recette, ses propres secrets.
L'une des recettes classique consistait à mélanger en proportion égales du sulfate de cuivre, de l'alun calciné, du zenjar (carbonate de cuivre) et quelques clous de girofle, puis de réduire les différents ingrédients dans un mortier.
Au Maroc on y ajoutait quelques gouttes d'huile d'olive pour le rendre plus doux à l'application, puis on recueillait la poudre dans un vase en terre, que l'on exposait à une petite flamme.
Après quoi on l'a tamisait à travers un fin mouchoir. Il en fallait jadis du travail et de la minutie pour arriver à obtenir la précieuse poudre noire...
Pour l'application du khôl, la femme coquette effectue un merveilleux ballet de gestes. Elle introduit le «merwad», fin bâtonnet en bois lisse, dans le flacon de khôl puis le fait tourner deux ou trois fois. Après, elle le retire pour le glisser lentement, dans un mouvement gracieux entre ses paupières mi-closes pour obtenir un regard de braise et enflammer le cœur des hommes.
La fine poudre noire recueillie était enfermée dans de petites fioles appelées Mekhal.
Ces fioles étaient fabriquées dans des matières aussi diverses que le verre, le plomb, le cuivre, l'argent ou l'or pour les plus riches... Le Mekhal étant considéré comme accessoire de luxe.