Le bois de thuya à Essaouira
Le travail minutieux des marqueteurs est particulièrement réputé à Essaouira depuis l’Antiquité. Ils utilisent donc ce bois très présent aux alentours de la ville mais aussi très rare, le thuya. Racines et loupe, plus noueuses que le tronc, veinées de flammèches qui leur confèrent un charme particulier, sont employées pour les plus belles pièces. Difficile à travailler en larges surfaces car il a tendance à éclater, l’arar est surtout utilisé en placage. Les motifs, le plus souvent réalisés en citronnier, très pâle, et en ébène de Macassar, à la profonde couleur noire, avec des ajouts de nacre, des fils d’argent ou même d’aluminium, se détachent élégamment sur le fond brun-rosé du thuya, délicatement parfumé. Polissage et vernis assurent la finition de l’ouvrage. Ces dernières années, la production a explosé entraînant une raréfaction des belles loupes et une baisse de la qualité du travail. La demande n’a pas suivi et les prix ont chuté, menaçant à terme la survie de nombreux artisans.