Il y a peu de faits sûrs sur sa vie. Il aurait tué un membre de sa tribu lorsqu'il était jeune, et dans sa fuite aurait trouvé refuge à Tamegrout, un village connu pour son sanctuaire antique, où il commença ses études religieuses. Il était probablement à la fin de ses études lorsqu'il écrit, en arabe, un essai, son premier travail, Mahamiz al-Ghaflan aux alentours de 1700. Il revient ensuite à son village d'origine, se mettant au service de la famille du défunt qui lui aurait pardonné son acte, convaincue de la sincérité de sa conversion. Mais ses prêches ne sont pas populaires dans son village, et il semble que ce soit en réaction à cette résistance qu'il compose son deuxième travail, toujours en arabe, le Tanbih (« remontrance »).
Quand il retourne à Tamegrout son maître, cheik Ahmad, découvrant son réel talent de poète, soutient son premier travail d'écriture en berbère, Al-Hawd (« le bassin » : faisant référence au bassin, le « fleuve des Prophètes », où le prophète rencontrera sa communauté au Qiyamah, le « jour de la résurrection »). Ce travail, divisé en deux partie, représente un manuel complet sur la loi islamique suivant la tradition malikite, basée sur deux textes classiques, as-Sanusi (première partie, 28 chapitre, sur l'ibadat « engagements rituels ») et Khalil (second partie, des chapitres 29 à 54, sur le mu'amalat « transactions »).
Il finit d'écrire en 1714 Bahr ad-Dumu' (« l'océan des larmes »), exhortation en vers et traité sur l'eschatologie. C'est probablement le texte, connue de Muhammad Awzal, le plus important, chef d'oeuvre de la littérature de berbère. On le trouve encore, en manuscrit, dans les plus importantes bibliothèques et collections privées. Le texte a été traduit en français par B.H. Stricker et Arsène Roux et en anglais par N. van den Boogert. Le poète était probablement déjà revenu dans son village natale au moment de l'écriture de « l'océan des larmes », où il travaillera en tant que professeur et mufti jusqu'en 1749 où il meurt lors d'une épidémie. Il a laissé une fille et un fils, Ibrahim.
La date de son dernier et plus court travail en berbère est incertain, An-Nasiha (« le conseil »), ode à l'éloge de Sidi (Saint) Ahmad ibn Muhammad ibn Nasir, guide spirituel de Awzal et grand maître de l'ordre Soufie de Nasiriyya (fondé par son grand-père), composé probablement pour son enterrement autour de 1717.
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