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.: Textes et lois

Droit musulman :

 

Le système du droit musulman est de nature essentiellement religieuse : les deux sont indissociables. Selon Jean-Paul Payre, docteur en droit et diplômé de l’Institut d’études politiques de Grenoble, « Le droit musulman est un système de devoirs comprenant des obligations rituelles, morales et légales, mises sur le même plan, toutes soumises à l’autorité du même impératif religieux ». Le droit est d'ordre divin. En principe, le droit musulman ne s'applique qu'aux musulmans. En terre d'Islam, les autres croyants sont régis par la dhimma (protection tutélaire).

 

La loi est structurée en deux parties :

Al Mu'amalat qui concerne la morale, le droit civil, le droit pénal,
Al 'Ibadat qui concerne la liturgie, la prière, l'adoration.

 

Plusieurs écoles de d'interprétation de la foi (Madhhab) sont apparus selon les conceptions religieuses des penseurs musulmans. Aux premiers temps de l'islam, les plus importantes étaient celles de Kufa, Médine, Bassorah et La Mecque. Par compétition, ces écoles ont peu à peu laissé place à certains courants de pensée inspirés par un grand juriste et son école et ne sont plus cantonnées à un emplacement géographique.

 

On dénombre de nos jours plusieurs courants s'inspirant des écoles majeures, et autant de déclinaisons de la charia, ou loi musulmane. Il en existe quatre majeures pour le sunnisme et deux pour le chiisme. Un évènement très important eut lieu au Xe siècle (IVe siècle de l'Hégire), un calife abbasside ferme les "portes de l'interprétation" (Bab el ijtihad) et fige les quatre écoles qui se reconnaissent mutuellement. De fait elles rejettent les autres y compris les écoles chiites.

 

- l'école hanafite, d'Abu Hanifa Al-Nu'man Ibn Thabit (699 - 760), dite école de la libre opinion car elle fait une grande place à l’interprétation ; on la retrouve aujourd'hui en Turquie, ex-Union soviétique,Égypte, Jordanie, Syrie,…
- l'école malekite, de Mâlik ibn Anas (env. 712 - env. 796), est celle qui s'inspire le plus de la sunna ; on retrouve son influence aujourd'hui en au Maghreb, au Soudan, en Afrique occidentale
- l'école shafiite, de Mouhammad abu àbd allah ben idris aš-šafi`i (767 - 820), tente de trouver un moyen terme entre les deux écoles ci-dessus ; on la retrouve en Palestine, au Pakistan, au Kurdistan, en Asie du sud-est, et en Afrique de l’Est
- l'école hanbalite, d'Ibn Hanbal (780 - 855), est exclusivement attachée à la sunna ; on la retrouve aujourd'hui en Arabie saoudite et au Qatar
Il existe par ailleurs deux écoles chiites principales :

- l'école ja'farite, en Irak et en Iran
- l'école zaydite, de Dawud ben `Alî al-Isfahânî, repris par Ibn Hazm de Cordoue, Andalousie, actuellement rencontrée au Yémen.
Plusieurs points de divergences séparent ces écoles. Par exemple, la différence de traitement des versets du Coran abrogeants et abrogés, la pondération relative des diverses sources de savoir,…

 

Statut personnel :

 

Secteur le plus connu du droit musulman, le statut personnel musulman est appliqué dans la plupart des pays musulmans. Il régit particuliérement le mariage, la filiation et l'héritage.

Il se distingue du droit occidental par l'importance qu'il apporte à la filiation paternelle : un enfant ne peut être privé de filiation paternelle. C'est dans cette optique que l'Islam prohibe l'adoption, à laquelle il substitut la kafala, mesure de recueil légal qui n'altère pas la filiation de l'enfant.

 

Droit commercial et financier :

 

Le droit musulman régit les activités commerciales et financières, de plusieurs manière.

Tout d'abord en interdisant les activités commerciales fondées sur des activités interdites par d'autres branches du droit musulman : c'est le cas par exemple de la vente d'alcool.

Le droit musulman prohibe aussi le prêt à intérêt, interdisant aussi bien le fait de prêter que d'obtenir un tel prêt.

 

Adel :

 

L'adel (pluriel : adouls) est le notaire de droit musulman. Au Maroc, c'est lui qui a la charge de célébrer les mariages.

 

Cadi :

 

Le cadi est le juge de droit musulman. Un appel contre ses décisions peut être interjeté auprès du mufti.