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.: Courants de l'Islam

Sunnisme :

L'islam sunnite ou sunnisme (سني sunniy) est le principal courant religieux de l'islam. Les adeptes de la tradition sunnite (80 à 85% des musulmans) sont dénommés sunnis ou sunnites.

Il est admis parmi les sunnites que le nom est dérivé du mot sunna qui représente la ligne de conduite du Prophète Mohammed. Une autre interprétation du nom est que cela est dérivé du mot « Sunni » qui signifie un chemin moyen se rapportant à l'idée que le sunnisme est un courant entre le chiisme et le kharidjisme.

 

Chiisme :

Le chiisme, ou chî`isme, constitue l'une des trois principales branches de l’Islam avec le sunnisme et le kharijisme; il regroupe environ 15 à 20 % des musulmans .

Le chiisme pourrait être défini comme la branche historique dans la mesure où tout nouvel apport à l'islam sous les califes a été refusé, et que les traditions qui restent sont celles de l'époque des conquêtes et du prosélytisme.

Les figures importantes du chiisme sont Ali, cousin et gendre du prophète et Hussein (Husayn), un des fils d'Ali.

 

Kharidjisme :

Le kharidjisme ou kharijisme est avec le sunnisme et le chiisme l'une des trois principales branches de l'islam. Il se divise à son tour en diverses communautés et tendances.

Cette branche est née du refus de l'arbitrage entre Ali et Mu`âwîya à l'issue de la bataille de Siffin qui les avaient opposés en 657. Cette bataille entre musulmans avait été meurtrière et Ali accepta l'idée d'un arbitrage pour arrêter le bain de sang. En principe partisans d'Ali, les kharidjites (arabe : خوارج [khawarej], dissidents) se sont retirés et ont condamné les deux camps. Ils ont reproché à Ali de s'être soumis à un arbitrage car « L'arbitrage n'appartient qu'à Dieu ». Cette formule vaut un autre nom au kharidjisme celui de la muhakkima (arabe : محكّمة [muhakkima]) ce qui désigne la communauté de ceux qui prononcent la formule « L'arbitrage n'appartient qu'à Dieu ». Selon eux, une fois accepté par Dieu, le calife n'avait pas le droit de se laisser remettre en question par des humains. Ils se basent sur ce verset du Coran :

Si deux partis de croyants se combattent
rétablissez la paix entre eux
Si l'un se rebelle encore contre l'autre,
Luttez contre celui qui se rebelle
Jusqu'à ce qu'il s'incline devant l'ordre de Dieu.
Le Coran (XLIX ; 8)
Le clan rebelle était, du point de vue kharidjite, celui de Mu`âwîya qui aurait dû s'incliner devant Ali.

Alors que son intention était de se diriger vers la Syrie pour combattre de nouveau Mu`âwîya, Ali dut combattre les kharidjites à Nahrawân (arabe : النهروان [an-nahrawan]) près de la ville de Bagdad actuelle en 658. Les kharidjites furent mis en déroute, et beaucoup furent tués, mais après cette victoire son armée refusa de repartir au combat contre Mu`âwîya. Ali retourna à Koufa.

Trois ans plus tard des kharidjites organisèrent le triple meurtre des protagonistes de cet arbitrage. Mu`âwîya à Damas, Ali à Koufa et l'arbitre du conflit `Amrû en Égypte devaient être assassinés le même jour. Ali est mort de ses blessures, Mu`âwîya fut blessé et survécut et `Amrû échappa complètement à l'attentat.

 

Kalâm :

Kalam (Discussion en arabe, perse: كلام) est une des sciences religieuses de l'Islam et fait référence à la recherche de principes théologiques à travers la dialectique (méthodologie théologique dogmatique ou scolastique). Elle est pratiquée par les mutakallamins et est reconnue par les sunnites et les chiites.

 

Soufisme :

Le soufisme (arabe : تصوف [tassawwuf]) est un mouvement de spiritualité de l'islam, désigné par le mot tassawwuf, lequel est rendu par "soufisme" en français. Les soufis se regroupent en confréries.

Le mot soufisme aurait été forgé à partir du mot el-soufiya qui désigne en arabe l'homme qui a réalisé pleinement sa spiritualité et qui est arrivé au terme de la Voie. Tous les gens qui suivent le chemin du "tassawwuf" ne sont pas des "soufis" mais des "aspirants" à la voie spirituelle, guidés par des "soufis", ou encore des maîtres spirituels.

Les musulmans soufis privilégient l'intériorisation, l'amour de Dieu, la contemplation, la sagesse. Faisaient figure de notables, ils combattent au nom de l'islam le vice sous toutes ses formes : boissons alcoolisées - vin surtout -, haschisch, prostitution... Leurs luttes se sont souvent tournées contre ceux qui menacent de dévoyer la spiritualité des croyants, y compris des émirs licencieux.

Dès le début de l'islam, Abû Dharr, par exemple, un compagnon de Muhammad, s'est distingué par sa condamnation des puissants, qui lui a valu l'emprisonnement.

Vraisemblablement, le soufisme a partie liée avec l'ascétisme monastique chrétien, la religion zoroastrienne, voire bouddhiste ou hindou, et les idées platoniciennes. La présence invisible de Dieu dans le cœur du croyant, est poursuivie à travers l'expérience ascétique et l'union extatique (dans l'amour physique notamment) permettant d'atteindre à l'amour et à la Connaissance du Créateur suprême.

 

Wahhabisme :

Le wahhabisme désigne la doctrine de retour à l'islam des origines (suivi par le salafisme) enseignée par le théologien Mohamed ibn Abd al-Wahhab (1703 - 1792), et la forme rigoriste de l'islam sunnite à laquelle elle a donné naissance. Le terme est utilisé de manière péjorative par les musulmans rejetant le salafisme, laissant sous-entendre que Mohamed ibn Abd al-Wahhab aurait fondé une secte sans rapport avec les salafs, premiers musulmans des trois premiers siècles après Mahomet.

Le texte fondateur de l'enseignement de Mohamed ibn Abd al-Wahhab correspond à son ouvrage Kitab at-tawhid (en arabe, le Livre du monothéisme). Le terme de « wahhabisme » (wahhabiyyah en arabe) a été forgé très tôt par les détracteurs d'Ibn Abd-Al Wahhab, reprenant le nom d'une ancienne secte kharidjite.

L'enseignement de Mohamed ibn Abd al-Wahhab se donne pour but de purifier l'islam des innovations, appelées bida’, des déviances, des hérésies ou des idolâtries. Parmi les principes de cet enseignement, conformément au salafisme, on trouve notamment l'interdiction du culte des saints, de l'édification de monuments funéraires, ou même de mosquées luxueuses. Ces interdictions se basent sur le Coran et la Sunnah, interprétés à la lumière de la pratique des premiers musulmans, et rejetant les avis théologiques ultérieurs entrant en contradiction avec ces sources. Le fils de Mohamed ibn Abd al-Wahhab, Abdûllah ibn Mohamed ibn Abd al-Wahhab, dans son livre « Al-Hadiyya as-saniyya » [1], se défend ainsi des attaques accusant d'hérétisme l'enseignement salafiste de son père :

- « Concernant les Usûl ud-dîn, nous sommes sunnites (« ahl as-sunna wal-jamâ'ah ») et suivons nos pieux prédécesseurs (« salaf »). Concernant les Furû', nous suivons l'école de Ahmad ibn Hanbal, et ne critiquons personne qui suit quelqu'un d'autre parmi les autres imams d'écoles… Nous ne prétendons pas être des mujtahid mutlaq, mais si, concernant une question donnée, l'avis de l'école hanbalite est différent de ce que dit un texte du Coran ou de la Sunna, clair, non abrogé et qui a été adopté comme avis par un des quatre imams, alors nous suivons ce que dit ce texte. »


Le salafisme enseigné par Mohamed ibn Abd al-Wahhab, connut son essor après son alliance avec Mohammed ibn Saoud — patriarche des Séoud, alors seigneurs du Najd avant de devenir la famille régnante ayant par la suite donné son nom au pays. Le terme de « wahhabisme » est aujourd'hui utilisé péjorativement avec une connotation politique pour désigner l'islam rigoriste officiel en Arabie saoudite (on préférera le terme salafisme). Il est également utilisé dans les médias pour désigner l'idéologie sous-tendant la politique aussi bien intérieure qu'extérieure du pays.

Mohamed ibn Abd al-Wahhab réfute toute source de législation autre que le Coran. Cela explique que ni l'Arabie saoudite ni le défunt régime taliban n'avaient de constitution. En fait, conformément au salafisme, Ibn Abd al-Wahhab préfère la notion d'Oumma (communauté de croyants) à celui d'État-nation.