L’Association des portés disparus au Polisario vient de saisir Amnesty International sur les cas de quatre Sahraouis portés disparus dans les camps de Tindouf.
Le dossier des sahraouis marocains portés disparus dans les camps de Tindouf revient sur le devant de la scène. Mercredi dernier, l’Association des portés disparus au Polisario (APDP) a remis à Amnesty International, section Maroc, les dossiers de quatre victimes, l’appelant à ouvrir une enquête pour déterminer les circonstances de leur disparition. Il s’agit de Soulik Mohamed (disparu en 1979), El Ghazi El Hou Addi (1976), Bouhya Mohamed Mbarek (1977) et Ailloul Allal El Mouloud (1978). Contacté par ALM, le président de l’APDP, Dahi Aguai, a fait état de 800 disparus sahraouis dans les camps de Tindouf, ajoutant que l’interpellation d’Amnesty International sur les dossiers des quatre victimes était intervenue à la suite d’une plainte déposée récemment auprès de son association par leurs familles résidant dans les provinces du Sud. «Les familles des quatre disparus sont venues nous voir munies des photos et de preuves tangibles sur la disparition des leurs, revendiquant la restitution de leurs dépouilles, en cas de décès, ou la vérité sur leur sort actuel, s’ils sont encore vivants». Interrogé sur la suite à donner à cette plainte, le premier responsable de l’APDP a affirmé avoir demandé à l’organisation basée à Londres d’envoyer une commission d’enquête dans les provinces sahariennes en vue de «s’assurer elle-même de la véracité des faits», en appelant les responsables de l’ONG internationale à se rendre également dans les camps de Tindouf pour élucider les circonstances dans lesquelles auraient disparu les victimes. «L’enlèvement des quatre sahraouis est intervenu avant même que le Royaume du Maroc ait recouvré sa souveraineté légitime sur ses provinces sahariennes», a-t-il précisé, affirmant que «les violations graves des droits de l’Homme par le Polisario datent de bien longtemps». Le dirigeant de l’APDP, lui-même victime d’une détention arbitraire dans les geôles du Polisario, a appelé les responsables d’Amnesty à «faire pression non seulement sur le Polisario, mais aussi et surtout sur l’Algérie qui est le premier responsable de ces violations», sachant bien que les graves violations des droits de l’Homme sont perpétrées (dans) et avec la complicité avérée de l’Algérie.
L’interpellation d’Amnesty International par l’APDP intervient au lendemain de la plainte pour tortures sur des Sahraouis déposée fin 2007 par la même ONG auprès de l’Audience nationale, la plus haute Cour en Espagne, contre des dirigeants du Polisario, dont notamment l’ex-représentant du front à Madrid, Brahim Ghali, aujourd’hui en fuite en Algérie.
le 17/02/2008 - source : M'Hamed Hamrouch - aujourd'hui.ma