La campagne anti-marocaine menée à l'international sur le dossier du Sahara est dirigée par l'Algérie. Enquête sur le mode de fonctionnement de ses services de renseignements, leurs réseaux et leur financement.
L'offre d'autonomie marocaine a suscité beaucoup plus de tourbillons à Alger que du côté des sables de Tindouf, tant le succès de l'initiative marocaine dérange dans le cadre feutré du palais d'El Mouradia. Une véritable onde de choc secoue le voisin de l'Est, en raison des percées diplomatiques retentissantes réalisées par le Royaume sur la question de son intégrité territoriale. Mais aux efforts diplomatiques déployés par le Royaume, salués par le Conseil de sécurité dans ses deux dernières résolutions (1754/1783), l'Algérie oppose un travail de sape savamment orchestré par ses services de renseignements en remettant en scelle le vieux fameux slogan «la fin justifie les moyens». Or, comble du paradoxe, l'Algérie, qui est confrontée à une crise sociale indéniable, fait preuve d'une générosité inégalable quand il s'agit de financer les réseaux asservis à la thèse chimérique du fameux «droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Ses services de renseignements ne lésinent pas sur les moyens, - les pétrodollars s'entend -, pour mettre en réseau toutes sortes d'organismes soutenant la chimérique RASD aussi bien algériens qu'étrangers (en Europe, en Afrique, en Australie, voire aux Etats-Unis). On ne se fait aucun scrupule à « piquer dans la gamelle du pauvre » pour aider ces organismes, financièrement bien sûr, à mener leurs activités de propagande et de désinformation sur la question du Sahara. De ces organismes, qui monnayent à prix d'or leurs services douteux, il y a lieu de retenir le très (dynamique) organisme dénommé «Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui» (CNASPS). Bénéficiant de moyens financiers importants, cette organisation, censée servir et ne pas se servir, au nom de la société civile algérienne, est connue, dans les milieux des renseignements, comme l'organisation la plus virulente et la plus agressive en termes de propagande pro-Polisario. Son président s'appelle Mahrez Lamari, un individu très controversé. Le CNASPS, qui opère comme une interface du ministère algérien des Affaires étrangères, est chargé de la mise en place à l'étranger des «Comités algériens solidaires de la RASD» existant dans la majorité des pays européens. Il agit en parfaite collusion avec la «Fédération européenne des Associations algériennes», et est également chargé du contact avec différents Parlements européens à travers notamment des élus d'extrême gauche sympathisants des séparatistes. En fait, tout ce que l'appareil diplomatique ne peut pas faire directement, c'est lui qui s'en occupe notamment en ce qui concerne «la rémunération des services rendus à la cause». On comprend, dans ce cadre, les accointances de cet organisme, qui se dit droit-de-l'hommiste, avec le sénateur belge controversé, Pierre Galand, mettant à profit un lobbying puissant au sein des Parlements européens où on a vu défiler ces derniers temps, et en grand nombre, les prétendus «héros de l'Intifada sahraouie». Une Intifada aussi virtuelle que ses protagonistes. On comprend comment et pourquoi, de simples « chômeurs volontaires », tels que Ahmed Houmad et Larbi Messaoud, des opportunistes comme Aminatou Haïdar et Djimi El Ghalia, par exemple, ont pu aller de l'autre côté de la Méditerranée, pour disserter sur « les graves violations des droits de l'Homme» dans les provinces sahariennes. On ne sait que trop qui a été derrière le déclenchement de «l'Intifada sahraouie» en 2005 à Laâyoune. Elle a été simplement téléguidée, à partir de Las Palmas, aux Iles Canaries, par un certain «Boulssan», un agent des services algériens.
Tout comme les soi-disant «frontistes de l'intérieur», les ONG étrangères ont réussi à amasser des montagnes de fortunes sur le dos de la « cause sahraouie » auprès des ambassades d'Alger. Il suffit de voir du côté de l'Italie, où des sommes colossales ont été déboursées par l'Algérie pour financer l'organisation de la «33ème Conférence de la Coordination européenne pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental (Eucoco)», laquelle s'est tenue du 19 au 21 octobre dernier à Rome. L'EUCOCO 2007 a réuni un total de 400 «délégués» d'Europe, d'Afrique et d'Amérique du Sud, en garantissant un séjour doré au président de la fantomatique RASD, Mohamed Abdelaziz, ainsi qu'à ses acolytes. Beaucoup de devises pour une fausse cause. Rebelote en 2008, cette fois en Espagne pour reprendre le même couplet. La «Fédération espagnole des institutions d'Etat solidaires avec le peuple sahraoui» met déjà le paquet pour accueillir la prochaine rencontre. Idem pour l'autre rendez-vous de la dénommée «Task Force», relevant du même «Eucoco» qui fait jouer ses relations sonnantes et trébuchantes auprès de l'Internationale socialiste dans le dessein de faire adhérer ses membres au principe de «l'autodétermination» qui ne correspond pas à l'affaire du Sahara marocain. Tout cela permet de comprendre le très récent changement de position du responsable des relations extérieures au sein du parti socialiste sénégalais, Jacques Baudin. Et aussi, de la position radicale adoptée en 2006 par l'Afrique du Sud, après l'investiture de Thabo Mbeki à la tête de l'ANC, en remplacement de Nelson Mandela. Qui a dit que l'argent n'avait pas d'odeur, à plus forte raison quand cela provient des puits de pétrole algériens ? Dans certains pays africains où la corruption est une monnaie courante, le CNASPS joue un rôle très important. Re-cap sur l'Europe, et précisément en Belgique où l'on compte une dizaine d'associations pro-Polisario, dont notamment «Oxfam Solidarité» qui fait preuve d'un excès de zèle notoire sur le dossier des «droits des réfugiés sahraouis». La connexion entre la famine et les «réfugiés sahraouis» est souvent servie comme un prétexte à la collecte de «l'aide humanitaire» dont le butin finit inéluctablement dans les poches des mercenaires galonnés. En Irlande du Nord, l'association «Front Line» fait preuve, de son côté, d'un activisme remarqué sur ce même dossier. Idem pour le «Comité norvégien de solidarité avec le peuple sahraoui», le Conseil norvégien des réfugiés, la Fondation norvégienne des droits de l'Homme …
On pourrait évidemment allonger la liste, mais abrégeons: la prétendue «cause du peuple sahraoui» n'est, finalement, qu'un fonds de commerce qui draine beaucoup d'argent émanant notamment des caisses noires de l'Etat algérien et qui atterrit dans les poches de plusieurs opportunistes et mercenaires des fausses causes à travers le monde. Tout cela, pour tenter de déstabiliser un voisin alors que le pouvoir algérien aurait mieux fait d'orienter ces «efforts financiers et politiques» vers l'amélioration de la situation socioéconomique du peuple algérien.
source : M’Hamed Hamrouch - aujourd'hui.ma